Titre original : « The Necessary Revolution ».
Pas de traduction française.
14 novembre 2012
596 mots – Temps de lecture : 3 minutes
Mots clés : Organizational Learning
Peter Senge, expert mondial de “l’organizational learning” (comment les entreprises peuvent devenir des “organisations qui apprennent” et s’engagent dans une démarche de changement profond et durable?), professeur au MIT, et auteur de « La cinquième discipline », traite ici du défi de la durabilité : comment 9 milliards de personnes peuvent vivre ensemble de façon durable?
Ce défi peut apparaître insurmontable, de nature si complexe qu’aucune solution ne semble se dégager. Mais pour Senge il n’est pas nécessaire d’avoir une solution claire pour avancer : personne n’avait de plan pour la révolution industrielle. L’âge industriel n’était pas prévu, il a été le fruit d’une série d’innovations. Il est avant tout nécessaire de commencer par de petits pas pour engager une dynamique.
Senge appelle à de nouvelles manières de penser et d’analyser, et en évitant la tentation de répliquer les schémas de pensée utilisés dans le passé (qui ont mené à la destruction de l’environnement) ou de déplacer la responsabilité vers les ‘autres’ ou vers les ‘experts’.
Pour ce changement fondamental, les entreprises doivent développer trois aptitudes fondamentales :
– Envisager les systèmes dans leur ensemble (pensée systémique, ou capacité à prendre en compte l’ensemble du système dans lequel elles opèrent, au lieu de régler des problèmes isolés, limités à leur seule sphère d’action)
– Collaborer efficacement au delà des frontières habituelles, par exemple en engageant un dialogue constructif avec des associations et des collectivités locales (“efficacement” est le mot-clef, car trop d’initiatives produisent beaucoup de paroles et peu d’action)
– Devenir réellement créatives plutôt que “résoudre” des problèmes (la résolution de problème consiste à écarter ce dont on ne veut pas tandis que la créativité permet la réalisation de nos désirs)
Ces trois aptitudes doivent continuellement êtres développées à la fois au niveau de l’entreprise et au niveau individuel pour permettre un changement systémique, et doivent être engagées ensemble (elles sont comme les trois pieds d’un tabouret).
Comme toujours dans les livres de Senge, les concepts mène à une réflexion profonde, mais il donne de nombreux exemples qui aident les lecteurs à comprendre chacune de ces aptitudes. Par exemple, il montre que c’est un effort de pensée systémique de la part d’Alcoa qui a permis à l’entreprise de mettre au point un procédé radicalement innovant pour faire de l’aluminium sans utiliser d’eau, plutôt que de quitter les pays où l’approvisionnement en eau commence à devenir problématique.
Dans la partie médiane du livre, Senge démontre de façon convaincante, en s’appuyant notamment sur les exemples de DuPont et de General Electric (l’initiative Ecomagination), que de nombreuses opportunités de croissance s’offrent aux dirigeants qui décident de mettre la durabilité au coeur de leur stratégie.
La dernière partie du livre offre aux lecteurs des outils et des stratégies pour les aider à dans leur propre cheminement vers la durabilité de leur activité, par exemple :
– Comment développer une capacité de pensée systémique?
– Comment créer en interne (au sein d’une entreprise) une dynamique de changements positifs qui feront boule de neige?
– Comment créer des collaborations efficaces au-delà des frontières habituelles de l’entreprise (avec des associations notamment) et initier des échanges réellement inspirants qui “ouvrent les coeurs et les esprits”?
Les lecteurs intéressés par le changement en faveur d’un monde durable trouveront ici une boîte à outils très utile, avec beaucoup d’exemples.
Senge souligne au passage que les vrais acteurs de changement dans une entreprise ne sont pas forcément ceux qui sont en position d’autorité hiérarchique. C’est un appel à agir pour tous ceux qui accordent de l’importance à la durabilité de leur entreprise et de notre société en général.