Titre original : “Enough: Why the World’s Poorest Starve in an Age of Plenty”.
Pas de traduction française.
14 novembre 2012
496 mots – Temps de lecture : 2 à 3 minutes
Mots clés : Banque Mondiale, Révolution verte, AGRA
C’est un livre très dense, il nous est donc impossible de vous transmettre toutes les idées qu’il contient. Nous allons donc nous concentrer sur quelques idées majeures.
– Après des années d’amélioration, le nombre de personnes qui souffrent de la faim commence de nouveau à augmenter, avec 1 milliard de personnes concernées. L’ONU estime que 25 000 personnes meurent chaque jour de la faim, de la malnutrition et de maladies associées. Cela équivaut au crash de 60 avions gros porteurs par jour!
– Le rôle de l’agriculture dans le développement des pays les plus pauvres où la plupart de ce milliard de personnes vit, a été négligé dans les années 80 et 90 par la Banque Mondiale, les organisations chargées de la santé et de l’alimentation au sein des Nations Unies ainsi que par les ONG. La priorité a été donnée à la santé et à l’éducation. Aujourd’hui l’agriculture est de nouveau considérée comme le levier le plus pertinent pour réduire la faim. La Révolution Verte dans les années 60 et 70 a permis à de nombreux grands pays comme le Mexique et l’Inde d’éviter des catastrophes alimentaires, mais n’a pas fonctionné en Afrique. L’AGRA (Alliance pour une révolution verte en Afrique), créée récemment, a pour objectif de faire une nouvelle tentative de révolution verte en Afrique, tout en limitant l’impact négatif sur l’environnement qui a accompagné la première (utilisation massive de pesticides et d’engrais par exemple).
– Les agriculteurs africains sont victimes d’une injustice flagrante. Les institutions et les gouvernements de l’Ouest interdisent aux gouvernements africains d’aider leurs agriculteurs (au motif qu’ils ne doivent pas perturber le fonctionnement des marchés). Mais, dans le même temps, les Etats-Unis tout comme l’Union Européenne soutiennent massivement leurs propres agriculteurs (subventions, contrôle des prix, etc). Ils interdisent donc à l’Afrique ce qu’ils font eux mêmes! Comme l’auteur le souligne “quand une récolte échoue aux Etats Unis, le gouvernement signe un chèque, mais quand une récolte échoue en Afrique, les gens meurent”. En plus de cette injustice fondamentale, le soutien des gouvernements occidentaux à leurs agriculteurs contribue aussi à inonder les marchés africains avec des produits peu chers qui font disparaître les agriculteurs locaux, incapables de s’aligner sur ces prix.
– Ce livre met aussi en avant des initiatives prises par certains occidentaux : des citoyens ordinaires qui font pression sur leurs hommes politiques pour annuler la dette des pays pauvres, des agriculteurs américains qui collectent des fonds pour aider les agriculteurs africains, de grands groupes comme TNT qui mettent en place un partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM).
Bien que beaucoup d’initiatives soient prises par les entreprises et les citoyens occidentaux, une injustice flagrante est toujours en place. Selon l’auteur, les agriculteurs des pays pauvres étranglés par les gouvernements occidentaux qui protègent avant tout leurs propres agriculteurs, n’ont aucune chance d’assurer leur survie. Afin de confirmer ce point de vue, nous allons étudier plus en profondeur dans les mois à venir les politiques agricoles américaines et françaises.