Vision pour 2050, par le World Business Council for Sustainable Development

16 octobre 2012

Titre original

595 mots – Temps de lecture : 3 minutes

Mots clés : monde durable


Review

Le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) est une organisation qui réunit environ 200 entreprises (importantes multinationales pour la plupart), représentées à haut niveau, dont l’objectif est de galvaniser le monde des affaires à l’échelle mondiale pour créer un avenir durable pour les entreprises, la société et l’environnement.

Au début des années 90, Maurice Strong alors Secrétaire Général du Sommet de Rio, avait invité un groupe de chefs d’entreprise pour coordonner la participation des milieux d’affaires au sommet (1992). Ce travail avait abouti à un livre important : “Changer de cap : réconcilier le développement de l’entreprise et la protection de l’environnement.”

Depuis, beaucoup de publications ont été présentées par le WBCSD, certaines de grande valeur et disponibles gratuitement (voir http://www.wbcsd.org/publications-and-tools.aspx).

Le rapport “Vision pour 2050” (disponible gratuitement sur le site du WBCSD) pose trois questions :

– A quoi ressemblerait un monde durable?
– Comment peut-on le mettre en oeuvre?
– Quel rôle peuvent jouer les entreprises pour y contribuer?

Il débute avec une affirmation : continuer sur un mode “business-as-usual” ne peut pas assurer une prospérité durable. Pour relever le défi de la durabilité, les entreprises devront faire ce qu’elles savent faire le mieux : innover et s’adapter.

Il y a, selon les auteurs, une bonne nouvelle : le chemin vers la durabilité est jalonné d’opportunités considérables pour les entreprises.

Ils ont identifié neuf domaines essentiels dans lesquels des actions devront être mises en place dans les prochaines quarante années . Pour chacun, d’eux, ils présentent une vision (l’objectif à atteindre), des indicateurs de succès et suggèrent des actions.

En voici deux exemples :

1/ Vision : des bâtiments qui ne consomment aucune énergie (zero net energy) / Indicateur de succès : tous les nouveaux bâtiments fonctionnent sur ce mode

2/ Vision : un approvisionnement fiable en énergie à faible teneur en carbone / Indicateur de succès : réduire les émissions mondiales de CO2 de 50% par rapport au niveau de 2005.

La dernière partie de ce rapport est à notre avis la plus précieuse; les auteurs y  passent en revue un large éventail d’opportunités d’affaires pour les entreprises, qui iraient aussi dans le sens de la durabilité. Aider les entreprises à voir leur propre intérêt à agir contribue à accélérer le changement.

Selon les auteurs, les opportunités d’affaires dans la gestion des ressources naturelles (énergie, foresterie, agriculture et alimentation, eau et métaux), dans la santé et dans l’éducation pourraient représenter en 2050, 3 à 10 milliards de dollars par an (prix constants 2008), soit environ 1,5 à 4,5% du PIB mondial.

Ils donnent de nombreux exemples comme :

– Construire et transformer les villes: les villes doivent être conçues et rénovées pour minimiser les gaspillages de toutes sortes, pour encourager la prospérité des ecosystèmes, et pour fournir d’une façon efficace énergie et ressources.

– Construire et transformer les infrastructures : il y a de nombreuses opportunités dans le domaine de l’énergie, de l’eau, des transports, et de la gestion des déchets.

– Améliorer la biocapacité et gérer les ecosystèmes : de nouvelles opportunités vont émerger afin de développer de nouvelles technologies qui permettront d’améliorer les récoltes et de gérer au mieux les sols et les ressources en eau.

Ce document au style assez bureaucratique n’est pas particulièrement agréable à lire mais il vaut la peine d’être consulté. Certains pourraient dire qu’il ne fait que représenter la voix des grandes entreprises décidées à défendre leurs intérêts, mais c’est une voix qui mérite d’être écoutée car le WBCSD a une intention réelle d’apporter une contribution (cela apparaît sans ambiguïté à la lecture de “Changer de cap”).